QUELQUES TEMOIGNAGES D’AGENTS DE LIAISON DU 74° R.I.
» JE SUIS À LA LAISON DE LA COMPAGNIE …. LE BATAILLON AVANCE TOUJOURS LENTEMENT ET PAR À-COUPS . Je viens de franchir l’ancienne barricade qui séparait les positions françaises des
positions allemandes . Un obus vient de tomber au milieu d’une compagnie y produisant un commencement de panique . Voici maintenant les anciennes positions allemandes . L’aspect du terrain devient encore
plus sinistre . Dans la boue , sur les talus , partout des cadavres ont été projetés . Les uns couchés contre terre , les autres hideusement contortionnés dans une pose grotesque ou tragique … coilà ce qui s’appelle
» mourir au champ d’Honneur » !
Je marchais sur des fusils cassés ,des sacs éventrés ,des bosses,des chemises,des paquets de pansements ,
des caisses , des torpilles qui n’ont pas éclaté , des casques , des capotes ….. des milliers de débris de toutes
les couleurs …. mêlés à la boue , au sang , à des débris de chair ,à des cadavres mutilés ….. j’arrive , de donne mon pli au commandant qui a réussi aprés bien des hésitations
à placer son bataillon sur la place qu’il doit occuper «
» ON M’APPELLE » LIAISON » il me faut partir au poste de secours du bataillon et lui dire de s’installer ici . Je pars , je marche à tâtons dans l’obscurité … soudain j’entents un souffle d’obus qui grandit et se
rapproche à une vitesse folle » celui-ci va tomber sur moi » . D’instinct je courbe le dos , un sifflement bref , une détonation sourde . j’ai reçu un choc effroyable . c’est un éclair qui m’a
environné , puis c’est un silence noir qui m’entoure . je me mets à genoux et je continue à ramper , je n’ai rien . J’ai mis plus de deux heures à faire 3 kilomètres jusqu’au portique . J’arrive au poste de
secours et je trabsmet l’ordre et je reste là à me remettre «
» AU MATIN JE DOIS RETOURNER AU PC DU BATAILLON .Décidément la mécanique nerveuse est cassée . Je tremble , je me cabre quand il faut sortir Je suis délabré , dégoutant , un barbe de plusieurs
jours et plein de vermine … ma capote est déchirée …. j’ai égaré mon sac avec mes affaires … «
EXTRAIT DU JMO DU 232° R.I. AU 14 FÉVRIER 1915
« A CITER LA BELE CODUITE DU SOLDAT BLET JEAN DE LA 13° CIE . Pendant le combat il part courageusemet porter un ordre de son capitaine sur un parcours dangereux ou quatre de ses camarade qui
venaient de le tenter inutilement étaient tombés sous ses yeux , reçoit une balle qui lui traverse le bras , continue neénmoins à courir et lorsqu’une seconde balle l’atteint au flanc et le jette à terre , se relève et
continue au pas jusquà qu’une troisième lui brise la maion et l’arrête . «
Le soldat BLET Jean décède à l’hôpital de Nancy le 21 fvrier 1915 .